Après trois ans de travaux, le Beursschouwburg s'apprête à fêter sa réouverture, au centre de Bruxelles, et a concocté pour l'occasion un programme de festivités et de spectacles qui prendra cours du 5 au 15 février. Ces dix jours se préparent sous le signe de la surprise ainsi que du mélange de toutes les disciplines imaginables, une des préoccupations majeures de ce centre culturel néerlandophone. Cela ira de la danse et la musique à la mode ou même la nourriture... La règle numéro un : la maison tournera 24h/24 pendant les 10 jours. La seconde règle à suivre sera de ne pas divulguer trop vite les noms des artistes présents, cela afin de per- mettre aux visiteurs d'assister aux événements sans idées préconçues et d'apprécier les œuvres à leurs justes valeurs.
SURPRISES
Les surprises seront donc nombreuses et, parmi elles, le public pourra découvrir les " concerts invisibles ". Invisibles car les musiciens ne seront pas présents. Il s'agira d'admirer le travail de Jérôme, jeune Bruxellois et DJ mélomane, qui se donne un malin plaisir à mixer de la musique classique dans des endroits, si possible, insolites. Après avoir, par exemple, investi le Parc royal, il posera ses platines entre les murs du Beurs flambant neuf. L'occasion pour lui d'effectuer une petite opération de dépoussiérage du genre classique. "Je trouve que manière de présenter la musique classique est souvent vieillotte ne la rend pas accessible aux gens. C'est dans l'optique de la faire apprécier de tous que j'ai lancé le projet des concerts invisibles."
Aux côtés de Jérôme, des artistes usant de vidéos, danses ou jeux comédiens participent pleinement au spectacle. "Le projet est axé sur la multidisciplinarité, il s'agit d'habiller l'espace de sonorités classiques et de créations visuelles. "Le projet du concert invisible est finalement une synthèse entre les deux passions de ce jeune Bruxellois : la musique et l'environnement, lui qui a fait des études d'agronomie à Gembloux. Voilà une application originale pour un diplômé en aménagement des territoires... Et s’il pouvait entendre du Bach le long de la mer ou dans un tunnel, lors de la journée sans voitures, il serait comblé. Bien que lui et son équipe soient en constante évolution.
FRANÇOISE PENSIS
Des concerts invisibles au Beurs…
La Capitale - 02/2004